La Maxi 5 Turbo

Alors que les voitures à quatre roues motrices sont intouchables, la régie veut faire de la Renault Maxi 5 Turbo la plus performante des deux roues motrices sur l’asphalte en changeant de classe de cylindrée. Avec les nouvelles législations du groupe B, la Renault 5 Turbo était fortement pénalisée.

La refonte est donc totale et la Renault 5 Turbo dans son ultime version effectue un véritable bond en avant sur trois axes principaux: le moteur, les suspensions et l’aérodynamique.

Renault Sport commercialise vingt modèles clef en mains et il est impossible de disposer d’une « Maxi 5 Turbo » sans acheter un de ces 20 exemplaires. Toutes les voitures sont aux spécifications « usine ». La couleur est un blanc nacré. La carrosserie reçoit une coque en acier avec un pavillon en aluminium, la caisse est rigidifiée et la carrosserie est étudiée en soufflerie, l’avant présente 6 gros phares ronds intégrés en plus des phares communs à toutes les R5, et à l’arrière un énorme aileron est greffé sur le hayon, les « piliers » le supportant servant de conduites d’air d’admission. L’arceau de sécurité 16 points est en aluminium et le poids total passe à 905 kg.

Le moteur reçoit un nouveau turbocompresseur agrémenté d’un système à dépression issu de la Formule 1 (le DPV) faisant bénéficier d’une puissance de 350 CV aux quatre cylindres de 1 527 cm3. La boîte de vitesses reçoit une pignonnerie rallye à 5 rapports, le train avant s’élargit encore, les freins comportent des disques ventilés au diamètre augmenté. Les pneus sont des TB 20 Michelin en 15 puis 16 pouces et les jantes monobloc sont des Speedline en magnésium.

Seulement 20 exemplaires furent produits dont certains, invendus, servirent de donneurs d’organes aux voitures de course officielles ou semi-officielles.

Fin d’homologation

Après l’interdiction du groupe B décidé par la FIA (Fédération Internationale Automobile) suite à de nombreux accidents mortels, fin 1986, la R5 turbo continue sa carrière en France aux mains des pilotes amateurs dans le cadre du groupe F créé par la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile); ce groupe permissif (qui aura cours jusqu’en 1999) ne requiert pas d’homologation et va faire naître des versions hybrides telles que R5 Tour de Corse à carrosserie de Maxi 5, l’apparition de boites à 6 vitesses, séquentielles ou pas, le montage de roues jusqu’à 18 pouces de diamètre… Les succès en rallyes régionaux ou nationaux seront innombrables sur une période de presque 20 ans.

A partir de la fin des années 2000, l’admission parmi les VHC (véhicules historiques de compétition) verra le retour des voitures conformes à leur homologation en groupe 4 ou groupe B.